Une étude récente de l’Université d’Oslo révèle les bienfaits de la lecture partagée sur le développement du langage chez les enfants âgés de 12 à 24 mois. L’équipe de chercheurs a analysé 1 442 familles norvégiennes, questionnant les parents sur le nombre de mots maîtrisés par leurs enfants et la fréquence des lectures partagées, tout en tenant compte du temps d’exposition aux écrans. Publiée dans le Journal of Child Language, l’étude montre que les enfants à qui l’on lit régulièrement développent un vocabulaire plus riche que leurs camarades.
Selon Audun Rosslund, chercheur à l’Université d’Oslo, ces résultats appuient l’importance d’instaurer des moments de lecture dès le plus jeune âge, tout en limitant l’exposition aux écrans pour favoriser l’éveil langagier. « La lecture partagée, au-delà de l’acte de lire, est un échange enrichissant entre l’enfant et l’adulte qui l’accompagne », souligne le pédopsychiatre Patrick Ben Soussan.
L’étude met également en lumière que l’excès de temps d’écran, notamment chez les enfants de 2 ans, peut freiner le développement du vocabulaire. En effet, un usage excessif des écrans réduit les moments d’interaction et d’activités verbales essentielles pour l’acquisition du langage. Ce phénomène est décrit comme une « hypothèse du coût d’opportunité » par les experts. Toutefois, chez les bébés de 1 an, l’impact des écrans reste limité, car leur exposition est généralement faible.
Autre découverte intéressante : l’effet de la lecture partagée sur le vocabulaire expressif est plus prononcé chez les enfants issus de milieux socio-économiques modestes. Cela suggère que lire aux tout-petits pourrait réduire les inégalités en matière de développement langagier et contribuer à offrir à chaque enfant un départ plus équitable. Pour l’Académie américaine de pédiatrie, instaurer des moments de lecture dès la naissance est essentiel pour l’épanouissement des bébés.
