La France se prépare à repenser le financement des crèches pour offrir aux tout-petits un accueil de meilleure qualité et aux familles un système plus transparent et efficace. La ministre de la Petite Enfance, Agnès Canayer, a annoncé un projet de réforme ambitieux pour clarifier ce financement d’ici 2028. Dans une interview, elle révèle que ce chantier sera mené en collaboration avec la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), pour établir des mesures concrètes d’ici fin 2025, et mettre en œuvre les changements en 2028.
Le financement actuel des crèches est complexe et repose sur deux types d’aides publiques : la prestation de service unique (PSU), versée aux crèches par la Cnaf, et la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), spécifique aux micro-crèches. Ce modèle, jugé trop opaque, est critiqué par les professionnels de la petite enfance pour ses « effets pervers ». Le tarif horaire, par exemple, encouragerait certaines structures à maximiser les heures de présence des enfants, entraînant des dérives dans la gestion des crèches.
Ces pratiques ont non seulement conduit à des burn-outs parmi les professionnelles de la petite enfance, mais aussi à des violations des normes de sécurité et des risques pour les enfants. En ajustant ce système, la réforme vise à redonner aux élus locaux les moyens de créer de nouvelles places en crèche tout en équilibrant l’offre entre crèches collectives et micro-crèches.
Cette réforme s’annonce comme une avancée essentielle pour l’avenir de la petite enfance en France, avec l’objectif d’offrir aux tout-petits des lieux d’accueil sûrs et bien encadrés, tout en allégeant la charge administrative des structures d’accueil.