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Les grandes villes demandent une refonte du financement des crèches pour une meilleure qualité d’accueil

es villes de Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Dijon et Lille appellent aujourd’hui à une révision en profondeur du modèle de financement des crèches, estimant qu’il pousse à une gestion « low cost » qui dégrade la qualité d’accueil des tout-petits. Cette demande de réforme, portée devant le Sénat le 24 septembre 2024, s’appuie notamment sur les révélations du livre-enquête de Victor Castanet, Les ogres, qui dénonce des abus et une vision commerciale excessive dans certaines structures de garde.

Steven Vasselin, adjoint à la petite enfance de la ville de Lyon, en soutien à cette initiative, souligne un véritable « dysfonctionnement structurel » dans le financement des crèches, qu’il décrit comme un système complexe encourageant une « course au remplissage » plutôt qu’un encadrement attentif des enfants et un bon soutien aux professionnels.

Fannie Leboulanger, adjointe à la petite enfance à Bordeaux, plaide pour une évolution du service public de la petite enfance vers un modèle éducatif, relevant du ministère de l’Éducation nationale, et financé directement par le budget de l’État, afin de garantir un environnement sécurisé et de qualité aux enfants, loin des impératifs de rentabilité.

Les municipalités, qui gèrent ou subventionnent environ 75 % des places en crèche, rappellent que le financement repose en grande partie sur les subventions de la Caisse d’allocations familiales (CAF), notamment via la prestation de service unique (PSU). Ce système de tarification horaire, accusé de compliquer la gestion des établissements, est critiqué pour sa rigidité et son manque de cohérence avec les besoins éducatifs des jeunes enfants.

Les élus ont également proposé une mesure immédiate : instaurer un « montant plancher par berceau », une enveloppe de financement par place, afin d’assurer une qualité d’accueil constante. Sophie Guérard, adjointe au maire de Marseille, rappelle que le coût annuel d’une place en crèche atteint en moyenne 26 000 euros dans sa ville, soulignant que la garde d’enfants ne devrait jamais être vue comme une activité rentable, mais bien comme un investissement essentiel pour l’épanouissement des tout-petits.

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